Aujourd’hui retour de la section histoire dans la rubrique manga. Qui n’a jamais entendu parler du nom des Borgia ? Notamment rendus célèbre par la biais de plusieurs séries télévisée, cette famille, originaire du Royaume d’Aragon qui forma par son union avec le Royaume de Castille celui d’Espagne, eut une grande influence sur l’Italie de la renaissance notamment en obtenant deux papes : Calixte II et Alexandre VI mais aussi de nombreux postes éminents comme ceux de cardinaux ou de Vice-Roi du Pérou.

Principaux membres de la famille Borgia

Minute Culture : Royaume d’Aragon à son apogée

Le Manga Cesare raconte ainsi l’histoire d’un des membres de la famille Borgia : César ou Cesare en italien, qui vécut à la fin du XVème siècle, période de la découverte de l’Amérique et de la fin de la Reconquista Espagnole. Ce personnage plutôt méconnu est néanmoins mit en lumière notamment dans le Prince de Machiavel . On vit cette période de l’histoire en suivant un jeune Florentin d’origine roturière : Angelo da Canossa qui vient de rentrer à l’université de Pise grâce à l’appuis de Lorenzo Médicis. C’est en ces lieux que le jeune homme naïf et peu au fait des intrigues politiques et religieuses va faire la connaissance de Cesare et de son bras droit Michelotto Corella. Dans cette école divisé en diverses factions ( espagnole, française, florentine, …) Angelo et sa proximité avec Cesare pose quelques problèmes.
Il va vite se rendre compte que Cesare nourrit de grandes ambitions pour lui et pour la péninsule Italienne en générale de même que son père le cardinal Rodrigo Borgia qui est à la lutte avec Guiliano Della Rovere pour succéder au pape Innocent VIII. Un grand nombre d’autre personnages importants de l’époque gravitent autour du pouvoir en Italie ce qui donne toute sa saveur au titre publié en France chez Kii-oon et dessiné et scénarisé par Fuyumi Soryo d’autant que l’auteure s’est largement documenté sur l’époque ( on trouve un grand nombre de référence historiques, architecturales et autres à la fin de chaque tome) et elle travaille en collaboration avec Motoaki Hara un universitaire spécialisé dans l’histoire de l’Italie à cette période. On nous livre là une interprétation des grands événements politiques de cette époque de manière globalement très fidèle (bien plus que les séries) même si quelques hypothèses sont bien sûr faites pour aider l’histoire à se mettre en place.

On croise ici outre ceux déjà cité, d’autres grand personnages de l’époque comme le génois Christophe Colomb avant son départ pour l’Amérique, le roi de France Charles VIII, Léonard de Vinci ainsi que de nombreux nobles important d’Italie comme la famille Sforza de Milan, la famille Médicis de Florence ou celle de Trastamare pour Naples. De nombreux flash-backs sont d’ailleurs présents pour remettre les choses dans le contexte et expliquer le rapport de force entre les différents Etats de la Péninsule. Par exemple le tome 8 est consacré en grande partie à expliquer comme Lorenzo Médicis vieillissant à l’époque où se déroule le manga, est parvenu à devenir le pilier de l’Italie en repoussant les ambitions du Pape lors de la conspiration des Pazzi et en s’alliant à Naples et Milan.
Comme dans le cas d’Ad Astra où l’on sait que Hannibal vole vers sa défaite à Zama contre Scipion, ici on sait que malgré son ambition et de nombreux succès et son alliance avec Louis XII de France il ne parviendra pas à réaliser son rêve de contrôler l’Italie et trouvera la mort jeune. Mais dans ce genre de Manga ce n’est pas la finalité qui importe mais le chemin…et ce chemin est ici de qualité, car si je n’ai parlé que des personnages et du scénario je dois bien avouer que le style de Fuyumi Soryo est très détaillé et rend parfaitement l’ambiance Renaissance du titre.

La série compte actuellement 10 tomes en France sur les 11 sortis au Japon (toujours en cours de parution) dans une éditions de qualité comme toujours chez Kii-Oon (en tout cas pour les titres que je possède) et je ne suis même pas à jour, c’est assez honteux. Pour tous fans de complots et d’intrigues historiques : foncez !